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Umberto Eco, né le 5 janvier 1932 Ã  Alexandrie dans le Piémont et mort le 19 février 2016 Ã  Milan, est un universitaire, Ã©rudit et Ã©crivain italien. Reconnu pour ses nombreux essais universitaires sur la sémiotique, l’esthétique médiévale, la communication de masse, la linguistique et la philosophie, il est surtout connu du grand public pour ses Å“uvres romanesques.

Titulaire de la chaire de sémiotique et directeur de l’École supérieure des sciences humaines Ã  l’université de Bologne, il en était professeur émérite depuis 2008.

Diplômé en philosophie en 1954 Ã  l'université de Turin (avec une thèse sur l’esthétique de Saint Thomas d'Aquin), Umberto Eco s'intéresse dans un premier temps à la scolastique médiévale (Sviluppo dell'estetica medievale, 1959), puis à l'art d'avant-garde (L'Å’uvre ouverte, 1962) et à la culture populaire contemporaine (Apocalittici e integrati (it), 1964). Il rencontre un succès immédiat en Italie. Ce thème est récurrent et il y reviendra par la suite (De l'arbre au labyrinthe).

Sa thèse universitaire sur Thomas d'Aquin lui fit mettre de la distance avec la Foi et l'Église catholique : Â« Il [Thomas d'Aquin] m'a miraculeusement guéri de la foi Â», a-t-il déclaré ironiquement. Une extension de sa thèse fut publiée en 1956 et constitue sa première publication « Le problème esthétique de Saint Thomas Â»

Devenu ensuite un pionnier des recherches en sémiotique (La Structure absente, 1968, Trattato di semiotica generale (it), 1975), Umberto Eco développe une théorie de la réception (Lector in fabula (it) (1959), Lector in fabula ou La Coopération interprétative dans les textes narratifs (1985)) qui le place parmi les penseurs européens les plus importants de la fin du xxe siècle.

Son premier roman, Le Nom de la rose (1980) connaît un succès mondial avec plusieurs millions d'exemplaires vendus et des traductions en quarante-trois langues, malgré un contenu dense et ardu. Umberto Eco met en application dans ce « policier médiéval Â» ses concepts sémiologiques et ses théories du langage, ceux-là mêmes qu'il enseigne à Turin. En 2002, le quotidien La Repubblica le vend comme supplément au journal (tirage spécial à cette occasion : 2 millions d'exemplaires)

Son deuxième roman, Le Pendule de Foucault (1988) connaît également un énorme succès, quoique pour des raisons inverses : le public, guidé par Eco, part à la découverte de symboles énigmatiques ou prophétiques, à rebours de la dénonciation de l'ésotérisme qui est pourtant le propos de l'auteur. Mais celui-ci démontre par la même occasion que le lecteur est libre de ses interprétations (théorie qu'Eco continue de développer dans ses Å“uvres théoriques sur la réception, Les Limites de l'interprétation en 1990). Le livre tourne d'ailleurs en ridicule l'interprétation à outrance des faits avérés ou légendaires de l'histoire, en tirant avec un égal succès des dimensions d'un simple kiosque à journaux le même genre d'informations de portée cosmique que certains se croient fondés à lire dans celles de la pyramide de Khéops.

Umberto Eco donne ensuite plusieurs conférences sur ses théories de la narration en littérature : Six promenades dans les bois du roman et d'ailleurs (1996), sur la traduction, Experiences in translation (2000) et sur la littérature, De la littérature (2003). Il est alors associé au courant de la « Génération des années trente Â», dont, bien que tardivement inclus, il devient l'un des membres les plus connus.

Tout au long de sa carrière, il écrit régulièrement, dans des quotidiens et des hebdomadaires, des chroniques sur des sujets de l'heure, avec un souci de « débusquer du sens là où on serait porté à ne voir que des faits Â».

Plusieurs recueils, dont seulement certains ont été traduits, regroupent les textes les plus amusants, Pastiches et Postiches (1988) (Diario minimo (it)) et Comment voyager avec un saumon (1998) (Il secondo diario minimo (it)). Certains autres recueils regroupent des textes plus polémiques : Croire en quoi (1998), Cinq questions de morale (2000) et Islam et Occident (2002).

Parmi ses activités les moins connues, Umberto Eco a été membre du Forum international de l'Unesco (1992), de l'Académie universelle des cultures de Paris (1992), de l'Académie américaine des arts et des lettres (1998), Satrape du Collège de 'Pataphysique et a été nommé au conseil de la Bibliotheca Alexandrina (2003). Il a assuré en 1992-1993 un cours à la chaire européenne du Collège de France sur le thème « La quête d'une langue parfaite dans l'histoire de la culture européenne Â». Il fut en 2005 un des signataires du manifeste de l'association Sinistra per Israele (« Gauche pour Israël Â»)

Fin octobre 2009, Umberto Eco propose l'ouvrage Vertige de la liste qui est traduit par Myriem Bouzaher. Il est récompensé la même année de la médaille d'or du Círculo de Bellas Artes.

Il est élu membre associé de l’Académie royale de Belgique (Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques) le 7 mars 2011.

En février 2015, il est récompensé du prix Alphonse-Allais pour l'ensemble de son Å“uvre. En novembre 2015, il quitte les Ã©ditions Bompianipour fonder à Milan La nave di Teseo, une nouvelle maison d'édition, qui publie posthume en février 2016, Pape Satàn Aleppe, un recueil de courts essais.

Umberto Eco meurt le 19 février 2016 d'un cancer du pancréas

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