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René Barjavel, né le 24 janvier 1911 à Nyons (Drôme) et mort le 24 novembre 1985 à Paris, est un écrivain et journaliste français, également scénariste et dialoguiste de cinéma. Il est principalement connu pour ses romans d'anticipation, de science-fiction ou fantastique dans lesquels s'exprime l'angoisse ressentie devant une technologie que l'être humain ne maîtrise plus.

Certains thèmes reviennent fréquemment dans son œuvre littéraire : chute de la civilisation causée par les excès de la science et la folie de la guerre, caractère éternel et indestructible de l'amour (RavageLa Nuit des tempsLe Grand SecretUne rose au paradis). Son écriture se veut poétiqueonirique et, parfois, philosophique. Il a aussi abordé, dans ses essais, l'interrogation empirique et poétique de l'existence de Dieu (notamment, La Faim du tigre), et le sens de l'action de l'être humain sur la nature. 

Fils de boulanger, petit-fils de paysans, René Barjavel fait ses études au collège de Nyons puis à celui de Cusset (près de Vichy) dans l'Allier. Après le baccalauréat, il fait de nombreux métiers pour gagner sa vie : pion, employé de banque, conférencier… Il débute à dix-huit ans dans le journalisme au Progrès de l'Allier, à Moulins.

Le 21 février 1934 à Vichy, puis le 13 mars à Moulins il donne une conférence sur Colette, qui sera publiée par la Nouvelle Province littéraire cette même année sous le titre Colette à la recherche de l'amour.

René Barjavel devient, en 1935, secrétaire de rédaction de la revue Le Document, puis chef de la fabrication aux Éditions Denoël. Il collabore à divers journaux, en particulier au Merle blanc, comme critique cinématographique.

Pendant la guerre de 1939-1940, qu’il fait dans un régiment de zouaves, il développe un penchant antimilitariste. Affecté aux cuisines avec le grade de caporal-chef, il a pour tâche principale de chercher et distribuer le ravitaillement. Il est révolté par la condition du soldat et les mœurs militaires. Démobilisé en 1940, il fonde à Montpellier le journal l'Écho des étudiants et y fait débuter, entre autres, Jacques LaurentFrançois ChalaisAndré Hodeir ou encore Yvan Christ. De retour à Paris, où il habite dans le 15e arrondissement, au 20 rue Lacretelle, il retrouve sa place de chef de fabrication chez Denoël.

C'est pendant l'Occupation qu'il commence à publier ses romans d'anticipation qui font de lui le précurseur de la vogue de la science-fiction française de l'après-guerre. Il publie en 1943 Ravage, son premier roman dans cette veine. Ce livre, ainsi que trois nouvelles, seront publiés en feuilleton dans l'hebdomadaire collaborationniste et antisémite Je suis partout. Son deuxième roman de science-fiction, Le Voyageur imprudent, est publié la même année sous forme de feuilleton, toujours dans Je suis partout. Le journal publie également une interview de l'auteur par Henri Poulain, parue le 12 mars 1943.

C'est pendant cette période d'Occupation qu'il rencontre le philosophe mystique G.I. Gurdjieff, dont il suivait déjà l'enseignement auprès de groupes et de son élève Jeanne de Salzmann. Cet apprentissage aura un profond impact dans sa vie (« Je sais que j'ai bu à la vérité, à cette source de vérité d'où coule toute la sagesse du monde »).

En 1944, il écrit un « Essai sur les formes futures du cinéma », Cinéma Total.

Après la libération de Paris, il n'échappe pas à la vague de suspicion de l'époque. Dénoncé publiquement comme collaborateur par le Comité national des écrivains (CNE) en 1944-1945, il est blanchi de ces accusations grâce notamment à une lettre de Georges Duhamel. Lorsque, pour les mêmes raisons, le même comité démet Robert Denoël de ses fonctions, Barjavel dirigera de fait la maison d'édition jusqu’à l'assassinat de l'éditeur le 2 décembre 1945.

Après la guerre, Barjavel mène parallèlement des activités de journaliste, critique, romancier et scénariste. En 1946, il publie un roman d'amour, Tarendol, dont Julien Duvivier achète les droits pour le cinéma (et qui donnera également lieu en 1980 à une adaptation pour la télévision avec Jacques Penot et Florence Pernel dans les rôles principaux). En 1947, il fait, pour Georges Régnier, sa première adaptation et écrit son premier dialogue de cinéma dans Paysans noirs.

Le manque d’argent et l’échec de Le Diable l’emporte marquent un début de rupture avec sa carrière de romancier et il s’aventure alors dans le cinéma. Mais la tuberculose et les difficultés financières l’empêchent de réaliser Barabbas. Adaptateur, dialoguiste, il ne laisse cependant pas un souvenir marquant, malgré son empreinte profonde dans de nombreux films, dont la saga des Don CamilloLes Misérables (de Jean-Paul Le Chanois), Les Chiffonniers d'EmmaüsLe Mouton à cinq pattes, etc. Il réalise aussi plusieurs courts métrages.

Après ce long intermède au cinéma pendant lequel il n'a presque rien publié, René Barjavel commence, avec La Nuit des temps, paru en 1968, et Le Grand Secret, publié en 1973, une seconde carrière de romancier qui fera de lui un grand écrivain populaire. Il recommence aussi une nouvelle activité de journaliste avec une chronique hebdomadaire au Journal du dimanche. C'est là qu'il fera paraître le 1er août 1976, au sujet de l'affaire Ranucci, un article réclamant l’exécution sans faiblesses de « ces larves malfaisantes » que sont les assassins (l'intéressé avait été guillotiné trois jours plus tôt), alors que, dans Le Figaro du 29 juillet, Max Clos, à l'époque directeur de la rédaction, n'avait pas hésité à poser cette question dérangeante : « Comment peut-on être humainement sûr – absolument sûr – que tel homme est bien le coupable ? »

Il écrit également des chansons. Enfin, quand il en a le temps, il se livre à l'une de ses passions, la photographie en couleurs, à l'origine d'un album de 74 pages intitulé Les Fleurs, l'amour, la vie et publié par les Presses de la Cité en 1978.

Avec La Faim du tigre et Demain le Paradis, il termine sa carrière d'écrivain. René Barjavel meurt des suites d'une crise cardiaque en novembre 1985, à 74 ans.

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