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Régine Deforges, écrivain et éditrice française, est née le 15 août 1935 à Montmorillon dans la Vienne. D'un ton très libre, voire libertin, ses romans sont souvent des plaidoyers féministes défendant le droit des femmes à s'assumer seules, jusque et y compris dans leur sexualité, qui peut être le lesbianisme. Elle situe l'action de plusieurs de ses romans dans la campagne proche de Montmorillon, et sur les rives de la Gartempe.

 

Régine Deforges est née à Montmorillon en Poitou où elle est élevée dans différentes institutions religieuses. À l'âge de 15 ans, on lui dérobe son journal intime et on lui ordonne de déchirer et brûler ses autres cahiers. « J'ai obéi, jeté dans le poële ce qui me tenait le plus à cœur. Ma vie intime s'envolait en fumée. J'ai décidé que je me vengerais, sans savoir comment ». Très tôt, les livres constituent son univers d’élection : elle devient tour à tour libraire, relieur, éditeur, scénariste, réalisateur et écrivain. Elle ouvre plusieurs librairies, tant à Paris qu’en province, et crée, en 1968, sa propre maison d’édition, l'Or du temps. Elle devient de ce fait la première éditrice française. Le premier livre qu’elle publie, Le Con d'Irène (sous le titre édulcoré « Irène »), attribué à Louis Aragon, est saisi 48 heures après sa mise en vente, le 22 mars 1968. Elle sera, par la suite, condamnée pour « outrage aux bonnes mœurs » et privée de ses droits civiques.

Elle publie ensuite un catalogue de livres écrits par des femmes (Les Femmes avant 1960). Elle publie une centaine d’ouvrages (notamment des livres d’Apollinaire, Gautier, Restif de la Bretonne et Mandiargues, entre autres), dont la plupart font l’objet d’interdictions diverses voire, pour certains, de poursuites pour outrage aux bonnes mœurs. Parmi les romans érotiques contemporains, L'Or du temps publie notamment La Nue, de Michel Bernard. De nombreux procès et de lourdes amendes obligent Régine Deforges à déposer son bilan.

Elle a été présidente de la Société des gens de lettres et membre du jury du prix Femina dont elle a démissionné en solidarité avec Madeleine Chapsal à la suite de son exclusion. Elle a également tenu une chronique à L'Humanité, dont des recueils ont été publiés.

Son roman La Bicyclette bleue, premier de trois tomes composant l'ouvrage, a connu un grand succès populaire (plus de dix millions d'exemplaires vendus), mais a valu à Régine Deforges quelques démêlés judiciaires avec les héritiers de Margaret Mitchell, auteur d'Autant en emporte le vent, qui ne sont pas parvenus cependant à convaincre les juges que Régine Deforges avait plagié l'Américaine.

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