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Sylvain Tesson naît le 26 avril 1972 à Paris. Il est le fils de Marie-Claude Tesson et du journaliste Philippe Tesson, et le frère de la comédienne Stéphanie Tesson et de la journaliste d'art Daphné Tesson. Il a étudié au lycée Passy-Buzenval puis effectué une hypokhâgne et une khâgne. Géographe de formation, il est titulaire d'un DEA de géopolitique.

Sylvain Tesson est aussi membre du conseil d'administration du fabricant de montres russes Raketa et président de la « Guilde européenne du Raid », une ONG reconnue d’utilité publique.

 

En 1991, il découvre l’aventure lors d’une traversée à vélo du désert central d’Islande, puis d’une expédition spéléologique à Bornéo.

Puis, en 1993-1994, il fait le tour du monde à bicyclette avec Alexandre Poussin, qu’il connaît depuis la classe de seconde au lycée Passy-Buzenval à côté de Paris. Les deux compères, qui terminaient alors leurs études de géographie, tirent de leur voyage, en 1996, le livre On a roulé sur la terre, qui leur vaut le prix jeune de l’IGN.

Toujours avec Alexandre Poussin, en 1997, il traverse l'Himalaya à pied, 5 000 km en cinq mois du Bhoutan au Tadjikistan, en passant clandestinement par le Tibet9. Cette traversée donne lieu à la publication, en 1998, de La Marche dans le ciel : 5 000 km à pied à travers l'Himalaya.

En 1999-2000, il traverse également les steppes d'Asie centrale à cheval avec la photographe Priscilla Telmon, sur plus de 3 000 km depuis Alma Ata au Kazakhstan jusqu'à la mer d'Aral en Ouzbékistan). Ce périple débouche sur la collaboration à deux ouvrages, La Chevauchée des steppes en 2001 et Carnets de Steppes : à cheval à travers l'Asie centrale en 2002.

En 2001 et 2002, il participe à des expéditions archéologiques au Pakistan et en Afghanistan.

De mai 2003 à janvier 2004, il reprend l'itinéraire des évadés du goulag en suivant le récit, à la véracité contestée, de Sławomir Rawicz : The Long Walk (1955). Il relate ce périple, qui l'emmène de Iakoutsk en Sibérie, puis en Chine où il rejoint le Tibet à vélo, jusqu'à Calcutta en Inde à pied, dans son livre L'Axe du loup. Pour lui, l’aventure est plausible dans son ensemble mais comporte des anomalies absolues, comme « dix jours sans boire dans le Gobi ». Ce voyage est l'objet d'un album photographique publié en 2005, Sous l'étoile de la liberté. Six mille kilomètres à travers l'Eurasie sauvage. Les textes sont de Sylvain Tesson, et les photographies sont réalisées par Thomas Goisque, qui « est venu [le] rejoindre pendant sa traversée à quatre reprises : en Sibérie, en Mongolie, à Lhassa et à Darjeeling. »

En 2007, le documentaire Irkoutsk-Pékin, la route des steppes, qu'il réalise avec Nicolas Millet, relate son expédition d’Irkoutsk à Pékin en empruntant la route du Transmongol.

En 2010, il réalise un projet souvent évoqué auparavant, en allant vivre six mois (de février à juillet) en ermite dans une cabane au sud de la Sibérie, sur les bords du lac Baïkal, à environ 500 km au nord-est d'Irkoutsk. Selon ses propres dires : « Recette du bonheur : une fenêtre sur le Baïkal, une table devant la fenêtre ». Il relate cette expérience solitaire dans son journal publié l'année suivante sous la forme d'un essai autobiographique intitulé : Dans les forêts de Sibérie.

Il voyage la plupart du temps par ses propres moyens, c'est-à-dire sans le soutien de la technique moderne, en totale autonomie. Ses expéditions sont financées par la réalisation de documentaires, par des cycles de conférences et par la vente de ses récits d'expédition.

 

Sylvain Tesson écrit également des nouvelles. Il signe de nombreuses préfaces et des commentaires de films. Il collabore à diverses revues. On peut retrouver ses bloc-notes mensuels dans le magazine Grands reportages. Depuis 2004, il multiplie les reportages pour Le Figaro Magazine avec le photographe Thomas Goisque et le peintre Bertrand de Miollis. Il signe plusieurs documentaires pour la chaîne France 5.

À la fin des années 1990, il anime sur Radio Courtoisie, en collaboration avec Alexandre Poussin, une émission consacrée à l'aventure.

Il obtient le prix Goncourt de la nouvelle en 2009, pour Une vie à coucher dehors et le prix Médicis essai en 2011 pour Dans les forêts de Sibérie.

En 2010, il est président du jury du Livre pour la Toison d'or du livre d'aventure, attribué cette année-là à Élodie Bernard pour Le vol du paon mène à Lhassa, Tesson parlant du livre comme d'une « fenêtre ouverte sur le monde ».

En juin 2012, il est reçu parmi les écrivains de marine, assimilé au grade de capitaine de frégate et peut embarquer sur des bâtiments de la Marine nationale.

Il est brièvement chroniqueur littéraire dans l'émission Le Grand 8 fin 2012, sur la chaîne D8.

Fin 2012, il entreprend un voyage de Moscou à l’hôtel des Invalides à Paris afin de refaire à moto et side-car Oural le trajet de la retraite de Russie menée par Napoléon Ier deux siècles plus tôt.

 

Sylvain Tesson est « stégophile » depuis son adolescence – il a lui-même conçu ce néologisme synonyme du plus courant « toiturophile » pour nommer l'activité consistant à monter sur les toitures, dans son cas essentiellement celles des cathédrales. Surnommé « le prince des chats » au sein d'un cercle d'acrobates, il passait des nuits entières sur des clochers et des flèches : à Notre-Dame de Paris, au Mont-Saint-Michel, à la basilique Sainte-Clotilde à Paris, et sur d'autres monuments (principalement des églises) à Orléans, Argentan, Reims, Amiens ou encore Anvers.

Pendant plusieurs années, le 10 mars, date anniversaire du soulèvement tibétain de 1959, il pavoisait d'un drapeau tibétain un lieu symbolique de Paris. En 2008, il aide Robert Ménard à escalader la façade sud de Notre-Dame pour que celui-ci puisse se cacher sous la toiture en attendant le passage de la flamme olympique. « C'était une manière d'exprimer ma compassion pour la souffrance du peuple tibétain », dira-t-il. Avec d'autres grimpeurs, il participe au déploiement de deux banderoles de Reporters sans frontières sur Notre-Dame puis depuis le premier étage de la tour Eiffel.

Le 20 août 2014, il chute de près de 10 mètres en escaladant la façade d'une maison à Chamonix, alors qu'il séjournait chez son ami Jean-Christophe Rufin avec qui il pratique l'alpinisme. Victime d'un sévère traumatisme crânien et de multiples fractures, il est hospitalisé à Annecy et placé en coma artificiel. Réveillé huit jours plus tard, il n'a aucune séquelle neurologique. Trois mois après cet accident voilà comment il décrit cette épreuve : « Ces trois mois de repos, de sobriété, de silence, d’examen de moi-même ont été bénéfiques. Ma vie était un carnaval endiablé et légèrement suicidaire, il était bon de ralentir un peu les chaudières intérieures, de descendre du train. Je conserve une paralysie de la face qui me donne un air de lieutenant prussien de 1870. J’ai aussi perdu l’ouïe à l’oreille droite mais, étant partisan du silence, que René Char appelait “l’étui de la vérité”, je ne m’en plains pas. Notre société est devenue hystérique et bruyante ». Il revient alors aussi sur ce que la stégophilie était pour lui : « L'alpinisme permet d'accroître l'intensité de l'existence. Ce qui se passe en termes de sensations, le temps d'une ascension, peut être équivalent à dix années de vie. Pour moi, les façades des immeubles étaient des parois, les rues des vallées, les toitures des plateaux et les aiguilles des églises. Je finissais par voir les villes comme un massif. Il y avait une distorsion du regard. Ça fait une bonne vingtaine d'années que j'aurais dû m'écraser. Il y a une espèce de démon qui s'est épanoui en moi. C'est une escalade totalement adolescente, peu recommandable, plus proche de la roulette russe que de l'alpinisme. Ça me plaisait beaucoup de vivre tout le temps sur ce fil. Jusqu'au jour où ça s'est mal terminé ».

Le Wanderer. 

Ce mot allemand, au sens propre « voyageur », « touriste », « excursionniste », aujourd'hui plus particulièrement « randonneur », est un surnom qui fut en son temps attribué à Goethe. Sylvain Tesson dans son Petit traité sur l'immensité du monde reprend ce terme de nombreuses fois. Il évoque le voyageur sans attache, qui n'attend rien du monde, mais se contente de le parcourir, de faire la route, solitaire, soumis aux besoins de son corps et sans « rien attendre du chemin qu'il emprunte ».Selon Sylvain Tesson : « Seuls peuvent vivre comme le vrai Wanderer ceux que nul lien n'attache, capables de répondre à l'appel du dehors sans accorder un regard à ce qu'ils abandonnent ». Plus généralement, la notion de Wanderung est un thème bien connu dans la poésie romantique allemande.

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