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Marie-Catherine Le Jumel de Barneville, baronne d’Aulnoy, née à Barneville-la-Bertran le 14 janvier 1651 et morte à Paris le 13 janvier 1705, est une écrivaine française.

 

Femme « d'esprit » et scandaleuse, elle est l'un des auteurs à l'origine du genre écrit du conte merveilleux au sein duquel, à la différence d'auteurs comme Charles Perrault, qui travaillaient dans le sens d'un polissage, elle a insufflé un esprit subversif en usant d'allégories et de satires.

 

Son travail littéraire est souvent rapproché de celui de Jean de La Fontaine pour sa critique masquée de la cour et de la société française du xviie siècle.

 

Contemporaine de Madame de La Fayette et de la Marquise de Sévigné, liée d’amitié avec Charles de Saint-Évremond et avec plusieurs conteuses du siècle comme Julie de Murat et Marie-Jeanne L’Héritier, cette commence alors à publier, dès 1690, ses premiers récits, dans le goût de son temps, et qui s’intitulent les Mémoires sur la cour d’Espagne, l’Histoire d’Hippolyte, comte de Douglas ou la Relation du voyage d’Espagne (1691), les Mémoires des aventures de la cour de France (1692), les Mémoires secrets de plusieurs grands princes de la cour (1696). Ces productions littéraires estimées sont suivies des contes qui ont assuré sa notoriété.

 

L’Île de la félicité est le premier conte de fées à être publié en France. Après le succès des Contes de ma mère l’Oye de Charles Perrault en 1697, Marie-Catherine d’Aulnoy fait paraître les quatre volumes des Contes des fées, suivis des Contes nouveaux ou les Fées à la mode, respectivement parus en 1697 et 1698 et qui lui valent la célébrité.

 

Comptant parmi les plus authentiques chefs-d’œuvre de la littérature féerique, ses contes L’Oiseau bleu, La Belle aux cheveux d’or, Gracieuse et Percinet, Le Prince lutin, La Biche au bois, La Chatte blanche, Le Rameau d’or, Finette Cendron, Le Nain jaune, La Grenouille bienfaisante, reflètent l’évolution d’un genre emprunté aux traditions populaires en un genre littéraire destiné au lectorat adulte de la société galante.

 

Construits comme des aventures romanesques, où se découvre aisément l’influence de la pastorale, du théâtre et du roman contemporains, ses contes mêlent allègrement excès de préciosité, naturel désinvolte, réalisme et cruauté. Le vécu de Marie-Catherine d’Aulnoy se manifeste également dans son écriture lorsqu’elle se sert de l’allégorie pour dénoncer sans ambages l’épreuve du mariage forcé qu’elle a eu à subir.

 

Marie-Catherine d'Aulnoy meurt paisiblement chez elle à Paris, en 1705.

 

Un de ses éditeurs et biographe, Mathurin de Lescure, dit des deux portraits qui subsistent de cette conteuse qu’ils laissent « l’image d’une sémillante et plantureuse beauté ».

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