Sandrine la lectrice​
Les enfants moroses croient en la beauté de ce qui est oublié : le calendrier de l'avent, acheté en solde après les fêtes ; un coquillage rose et blanc, trouvé dans la rue, en plein centre-ville ; une lettre de rupture, récupérée dans un bac à recyclage, et griffonnée au verso d'une recette de pain aux bananes. Grâce à ces artefacts, le bonheur se coagule dans la monotonie du quotidien. Une femme produit trop de lait maternel et le tire, souhaitant s'en servir afin de faire la cuisine pour ses collègues ; un homme parle de la pyramide de Maslow : où trouver le bonheur alors que sa vie n'est pas menacée ? Les narrateurs abandonnés à leur solitude transforment le quotidien en petites épiphanies.
Je trouvais tellement que le livre était beau. Il m'attirait beaucoup et aussi, ce que disait la quatrième de couverture m'appelait! Bref, j'avais beaucoup d'attente avant même de le commencer. J'ai été surprise pas sa minceur. Environ cent trente pages, police d'écriture énorme. J'aurais pu le lire en une heure et demie, mais j'ai pris mon temps. Pas parce que j'ai trouvé ça si bon que ça, au contraire, j'ai été un peu choquée par le ton des deux premières nouvelles. J'ai refermé le livre, un peu frustrée. Je n'avais pas aimé ce que j'avais lu. Mais une fois le livre terminé, je crois que je l'ai apprécié beaucoup plus que je croyais. Ce n'est ni cru, ni violent, ni déprimant. C'est plutôt déconcertant de vérité et de platitude. Platitude de la vie. Ce sont des tranches de vies aussi banales que vraies. C'est la vie. Et je crois que ce qui m'a dérangé au début, c'était que je ne voulais pas lire les platitudes de la vie. J'ai bien assez des vivres. Quand j'ouvre un livre, je veux m'évader, pas me faire rappeler le quotidien. Mais finalement, l'écriture m'emportait, la curiosité aussi et même l'étrangeté banale des situations. Je suis passée au travers, un peu perplexe. Sachant maintenant a quoi m'attendre, je crois que je pourrais le relire avec un autre oeil, une autre optique et vraiment l'apprécié.