Sandrine la lectrice​

Nuri est apiculteur, sa femme, Afra, est artiste. Ils vivent tous deux avec leur jeune fils, Sami, dans la magnifique ville d'Alep, en Syrie. La guerre éclate et ravage tout, jusqu’aux précieuses ruches de Nuri. Et l'inimaginable se produit. Afra ne veut plus bouger de sa chambre. Pourtant, ils n’ont pas le choix et Nuri déploie des trésors d’affection pour la convaincre de partir.
Fous de douleur, impuissants, ils entament alors un long périple où ils devront apprendre à faire le deuil de tout ce qu'ils ont aimé. Et apprendre à se retrouver, peut-être, à la fin du voyage, dans un Londres où les attendent des êtres proches. Pour reconstruire les ruches et leur vie.
Je vais en choquer plus d'un, mais moi, les romans sur la guerre, sur le moyen orient, sur l'extrême misère ... je n'aime pas ça. Je trouve ça trop difficile émotionnellement a lire. Donc quand mon amie a choisi ce roman pour le club de lecture, je n'étais pas enthousiaste. Elle avait lui un autre roman de cette autrice et avait vraiment adoré, principalement ses personnages. Je l'ai lu de reculons au départ, mais j'ai fini par apprécier ma lecture malgré toute la misère que vivaient les personnages. Probablement parce que je savais qu'ils allaient s'en sortir, car, et ce n'est pas un punch, on fait des aller-retours entre le passé et le présent. Donc je savais qu'ils allaient arriver sains et saufs a destination. Je pouvais donc lire le roman tranquillement, sans craindre d'être prise de court par une mauvaise surprise, une mauvaise nouvelle, une bombe en plein milieu d'une page ou une noyade ou une famine, que sais-je ?! Bref, sachant qu'ils s'en sortiraient, j'ai pu me détendre et apprécier l'histoire. Ce n'est pas drôle, pas du tout, pas une seule fois, mais c'est beau. Ce n'est pas tant une histoire de résilience, car ils n'en sont pas encore la, c'est surtout une histoire de survie. Mais avant tout, c'est une histoire de déni. Du beau gros déni. Le plus puissant qui soit. On referme le livre avec tristesse; pas parce qu'on est triste qu'il soit terminé, non, je dirais même que j'en étais un peu soulagée, mais parce que j'ai ressenti énormément de peine pour les personnages. J'ai du m'attacher a eux malgré qu'ils étaient plutôt antipathiques. Vous comprenez que ce roman a soulevé une multitudes d'émotions contradictoires en moi. J'imagine que c'est ce qu'on appel un excellent roman. J'ai aussi aimé en apprendre plus sur cette guerre et comment ces pauvres gens quittent leur pays, ainsi que toutes les étapes, toutes plus éprouvantes les unes des autres, pour enfin arriver a trouver un endroit sécuritaire pour leur famille. J'ai écouté un magnifique film animé sur le même sujet et je le recommande chaudement : Dounia et la princesse d'Alep. Gros coup de coeur !