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Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même.
L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien.
Près d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. J'ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence.
D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du Jura.
De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous.

J'ai commencé ce livre un peu de reculons. Il y a plusieurs années, j'ai lu une biographie de quelqu'un que je ne connaissais pas, écrite par cet auteur. On m'avait offert le livre et par respect pour la personne qui me l'avait donné, je l'ai lu, en diagonale je dois l'avouer. Cependant, quand j'ai lu la quatrième couverture de cette biographie, j'ai tout de suite voulu la lire, même si, encore une fois, je ne connaissais pas la personne dont il était question. 

Ce n'est pas écrit comme une biographie, mais comme un roman. C'est littéralement un « page turner ». On veut tout savoir. C'est difficile de croire que c'est une histoire vraie. On apprend a connaître le gars dont on parle et on a de la difficulté a l'imaginer commettre les crimes qu'il a commis. On s'attache a lui. Mais on est aussi choqué. Autant par les évènements traumatisants que par sa manière de raisonner, sa manière de s'enfoncer tandis que la vérité est a porté de main, si facile, vue d'un oeil externe. On ne le comprend pas. On ne comprend pas pourquoi si et pourquoi ça. Et par la suite, après les évènements, on comprend l'auteur du livre de devoir prendre un pas de recul. On comprend sa frustration face à la manière dont le meurtrier perçoit ses méfaits et la manière dont il va gérer ses émotions. Jamais de manière à le faire grandir. Jamais de manière a voir la vérité comme elle l'est réellement. Bref, c'est hyper choquant. Mais tellement bon a lire. Même si vous ne connaissez pas l'histoire de cet homme, lisez-là, vous ne le regretterez pas. 

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