Sandrine la lectrice
Thomas Bernedi alluma sa webcam, s'installa devant et commença à parler :« Bonjour. Je m'appelle Thomas Bernedi et, dans une semaine, j'aurai 50 ans. Je profiterai de cet anniversaire de naissance pour me donner la mort. Je considère avoir suffisamment vécu pour être en mesure d'affirmer que la vie est une absurdité qui ne mérite pas d'être vécue et encore moins entretenue ou cultivée.Vous croyez que j'ai tort de vouloir me donner la mort ? Vous êtes persuadé que la vie en vaut la peine ? Qu'elle en vaut la peine ? Eh bien, soit ! Je vous offre la possibilité de me sauver la vie. Qui que vous soyez, vous disposez de sept jours pour me convaincre de renoncer à mon suicide. »Cet appel à l'aide vous interpelle ? Imaginez comment il peut susciter l'intérêt d'un désaxé, prêt à profiter de la folie d'un homme pour préparer la création d'un Nouveau monde... Dans ce thriller des plus sombres, Ghislain Taschereau démontre encore l'absurdité caractéristique de l'humanité, cette fois à travers l'égocentrisme d'un suicidaire et la folie d'un désespéré qui résultent en une réflexion sur l'image et l'égo d'une rare pertinence.
J'ai vécu beaucoup d'émotions tout au long de ma lecture. Dès le début, on sait que ce ne sera pas rose, mais il y a un peu d'humour et de ridicule qui font que c'est quand même léger. On croit qu'on va s'en sortir sans trop d'égratignures. Plus ça avance, plus c'est tragique, plus l'impensable arrive. L'amour côtoie la folie et la dépendance. Les bons sont bons, les méchants sont méchants, mais malgré ces clichés, ce sont de beaux personnages a plusieurs dimensions pour la plupart. Au début, ça part dans tous les sens pour finalement se rejoindre. Tous les personnages finissent liés malgré eux et malgré nous. J'ai eu un gros coup de coeur pour l'inspecteur Mathias Cordin. Quel belle âme. Tout ça pour dire que c'est une histoire épouvantable dont chaque partie est incongrue, mais au final, c'est un chef d'oeuvre d'imagination. L'écriture est belle. Les personnages ont de l'humour et un certain sens de la dérision. Je suis fascinée par ce qui a bien pu faire germer une histoire pareille dans la tête de l'auteur. Il faut se le dire, ce n'est pas banal. Rien n'est banal dans ce roman. Je vous le conseil fortement a moins que le gore et le sanglant vous rebutent!