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« Était-ce ce qu'il venait de vivre en mer, était-ce pour cette raison qu'il ne voyait vraiment Margrét que maintenant ? Il peinait tant à détacher d'elle son regard qu'il s'était entaillé la main gauche avec le couteau. Une coupure profonde. Le sang avait coloré la lame avant de goutter sur le poisson. Il avait levé la tête vers Margrét. Ils s'étaient regardés droit dans les yeux, le sang coulait, c'était septembre, les montagnes parsemées d'entailles avaient blanchi en une nuit, le voile de neige qui les couvrait était si léger qu'il ne parvenait pas à adoucir les arêtes acérées et leur colère noire.«

À travers trois générations, le portrait d'une Islande sauvage, âpre et nostalgique se dessine. On y croise Ari, éditeur exilé au Danemark, et le douloureux souvenir de sa mère ; son grand-père Oddur, capitaine courageux, mais aussi sa grand-mère Margrét, à la sensualité rare. Au croisement de la folie et de l'érotisme, la plume de Jón Kalman Stefánsson nous saisit, avec simplicité, de toute sa beauté.

Un roman islandais ! J'aime les ambiances que créent les paysages décrit dans les romans provenant de ces endroits. Je ne peux pas en dire autant ici. C'est un roman qui puait le poisson, sur 3 générations minimum. On l'a pigé pour le club de lecture et même si je n'en avais jamais entendu parler, le titre et le lieu me parlaient. J'avais hâte de le lire. Tout commençait bien, car l'écriture est belle. j'ai surligné plein de beaux passages. Et c'est pômal tout ce que j'ai aimé du roman. Je n'ai pas comprit le but, je pense. J'ai dû passer à côté de l'essentiel. On passe du coq à l'âne entre trois générations. L'auteur parle au je, sans jamais qu'on sache qu'il il est vraiment, ni pourquoi il nous raconte cette histoire, l'histoire de son meilleur ami et de deux autres générations d'hommes avant lui. On n'y parle que de pêche et de poissons qui sèchent partout. On est emprisonné dans un petit village. Je résumerais le livre à la monotonie d'un petit village de pêche pauvre et éloigné de tout. À la misère des gens qui y vivent, de génération en génération. Certes, il y a de belles réflexions, mais ça ne justifie pas un livre de 470 pages. Je ne comprends pas pourquoi ce roman a gagné des prix. Il y a par contre quelque chose que j'ai adoré. Les passages avec Margret. On la sens, on la comprends, on réussi a imaginer sa vie, sa misère, ses envies, sa frustration, sa solitude. Je l'ai aimé, cette femme. J'ai eu envie de la prendre dans mes bras, de la soulager de sa détresse. J'aurais préféré un petit roman, quelque chose de court, mais d'intense, sur la vie de cette femme. Il y avait matière a faire quelque chose de bon, de poignant. Mais c'était quelques petits passages dilués dans les effluves de poissons du reste du roman. Il a tenté de parler de poésie, d'écriture, mais semble être passé totalement a coté de la cible. Bref, je ne le vous conseille pas du tout. J'ai même terminé les cent dernières pages en diagonale, lecture rapide, scannage insipide des mots ... C'est bien dommage.  

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voici quelques beaux passages

La mousse l'a adouci et consolé, revêtu de silence et d'apaisement. 

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Le ciel était si loin que nos prières ne l'atteignaient jamais et s'arrêtaient à mi-chemin avant de retomber comme des oiseaux défunts. 

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... comme des vies qu'on a négligé de vivre. 

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Ce fjord aussi bref qu'une hésitation, aussi court qu'un commencement que la neige et les tempêtes de l'hiver le rendait inaccessible, sauf à la mort.

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Certes, et sans doute est-ce également malsain de conserver dans son répertoire une foule de numéros appartenant à des défunts, et auxquels seul le passé a le pouvoir de répondre, cela indique que l'intéressé a quelque chose d'irrésolu au fond de l'âme, qu'il refuse de regarder la réalité en face, qu'il n'ose pas le faire, que tout simplement il fuit, qu'il vit dans le déni des règles élémentaires, et que cela ne peut que mal finir. 

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Chaque journée avec toi est comme le paradis, un rêve engendré par les dieux. 

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L'amour, première, deuxième et troisième merveille du monde, s'est changé en un mardi maussade. 

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Ce sage péril. 

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La mer, plus profonde que l'existence humaine. 

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Comme si tous les jurons du diable avaient été rassemblés la. 

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Des montagnes du nord de l'Islande, la ou les sommets respirent le ciel.

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Si émaciés et voûtés qu'ils ressemblent a des couperets.

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Belle comme les adjectifs les plus sublimes. 

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Certes, nul n'a le pouvoir d'arrêter la mort, mais il est inutile de l'aider dans sa tâche. 

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L'océan est plus vaste que l'existence. 

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Les heures les plus précieuses de l'existence sont rarement bruyantes. 

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