Sandrine la lectrice​

«Je me dis que si la station-service explosait par accident, si je mourais sur mon lieu de travail et qu'un archéologue découvrait, dans cent ans, sur les ruines de son chantier, les morceaux de mon squelette d'athlète, mon crâne atypique, ma gourmette en or, à moitié calcinée, agrégée de pétrole et d'acier, il me déclarerait trésor national et je serais exposé au musée des Arts premiers.» Pour tromper l'ennui de son héros pompiste, Alexandre Labruffe multiplie les intrigues minimalistes, les fausses pistes accidentelles et les quiproquos érotiques. Comme s'il lui fallait sonder l'épicentre de la banalité contemporaine - un commerce en panne de sens, sinon d'essence - avant d'en extraire les matières premières d'une imagination déjantée.
Je trouvais l'idée, le concept intéressant, mais au final, le rendu est insignifiant. Brèves tranches de vie d'un gars ordinaire qui travaille dans un dépanneur de station-service. On le suit, jour après jour, vivre pas grand chose d'intéressant. Quand je lis un livre, je veux être dépaysé, je veux sortir de mon quotidien, je veux vivre des émotions, je veux apprendre quelque chose. Ici, rien. J'ai espéré jusqu'à la fin, mais rien n'est venu. Je ne dirais pas que j'ai perdu mon temps, mais je ne l'ai certainement pas rempli avec quelque chose de signifiant. L'écriture est ordinaire, tout comme le personnage et ce qu'il vit.