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Qu’ont en commun l’hassid de la rue Durocher se pressant vers la synagogue, l’artiste qui donne une performance dans son atelier du quartier des spectacles et la foule au centre Bell galvanisée par un but des Canadiens ? Ils ont Montréal. Ils ont la ferveur, l’appel au dépassement, la quête de transcendance enfouie dans le sol montréalais. Selon Monique Proulx, un gisement mystique se cache sous les pieds des Montréalais, les contaminant et les embrasant, et c’est là leur plus grande richesse – bien davantage que le gaz de schiste.

Vingt ans après son recueil de nouvelles Les Aurores montréales, Monique Proulx donne ici le grand roman de la métropole. Remontant aux origines mêmes de la ville, elle décrit le rêve insensé qui lui a donné naissance. Elle montre comment la vision incroyablement audacieuse des fondateurs perdure dans le concentré d’humanité que Montréal est devenue aujourd’hui.

Il y a d’abord Laurel, l’insatiable chercheur de Vérité, qui nous guide à travers ce roman d’aventures multiples et d’êtres intenses. Sous son stéthoscope, il y a son père Thomas, scénariste de renom à la dévastation bien camouflée, sa jeune tante Gaby, qui enseigne le français aux immigrants, sa grand-mère Françoise Bouchard, la matriarche de cette lignée de « pure-laine » venue de France pour se joindre à la Folle Entreprise, qui même morte continue de se manifester. Il y a bientôt Maya, l’ex-petite amie de Laurel, trop belle pour être fidèle, qui fréquente des artistes exaltés et vit dans un appartement hanté. Il y a Guillaume, prêtre sulpicien comme l’étaient les premiers prêtres de la colonie, qui se spécialise dans les exorcismes et avec qui on prend rendez-vous par téléphone cellulaire. Il y a l’Afghan Zahir Ramish, qui s’est réfugié dans l’église du prêtre sulpicien pour y mener une grève de la faim. Il y a Virginie Hébert, amie de Guillaume et néanmoins révoltée contre l’Église passéiste qu’elle sert depuis trente ans. Il y a Markus, le jeune juif qui a fui sa communauté, il y a sa mère qui le cherche dans Montréal, il y a Laila, la jeune musulmane apparemment menacée, et son père apparemment menaçant, qui se révèle un soufi empreint de douceur, il y a un Inuk itinérant, un Mohawk chaman... plein de visages de l’absolu parfois sous forme de désolation.

À travers cette fascinante galerie de personnages, qui rassemble également pionniers, évêques, commerçants, artistes, gens venus de tous les horizons, la romancière fait résonner la cacophonie de la grande ville sous laquelle bat encore le cÅ“ur brûlant de Jeanne Mance. 

Ce roman propose une étonnante réflexion sur les liens qui nous unissent aux origines. Il est surtout l’illustration éblouissante du talent d’une grande conteuse au sommet de son art.

Je dois avouer que je partais avec un préjugé. Je ne suis pas une grande fan de la littérature Québécoise. Oui, j'en lis beaucoup, mais disons que je ne vais pas beaucoup en terrain inconnu. Ici, je ne savais pas du tout a quoi m'attendre et finalement, wow! Quelle écriture! Je n'ai pas été absorbée par l'histoire, mais je voulais quand même savoir ce qui allait arriver aux personnages qui sont tous très attachants. J'ai beaucoup aimé que le personnage principal change d'un chapitre a l'autre et qu'ils reviennent dans les chapitre des autres. Il est question Ã©normément de religion, mais en même temps, ce n'est pas lourd. Je suis une utilisatrice de surligneur dans mes lectures et celui-ci est particulièrement surligné! Les mots, les phrases, les images ... J'ai adoré. Vraiment. Je n'ai pas été déçu et je recommande cette lecture !! Et quel plaisir de se promener dans Montréal. Le Montréal actuel et le Montréal a l'aube de sa vie. Et Jeanne Mance! Quelle femme. J'ai maintenant envie d'en savoir plus sur elle! On fait de la bonne littérature au Québec. 

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