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Dans cette grande fresque, les personnages représentent le bien et le mal avec leurs rapports complexes. Adam, épris de calme. Charles, son demi-frère, dur et violent, Cathy, la femme d'Adam, un monstre camouflé derrière sa beauté, ses enfants les jumeaux Caleb et Aaron.
En suivant de génération en génération les familles Trask et Hamilton, l'auteur nous raconte l'histoire de son pays, la vallée de la Salinas, en Californie du Nord.
Pour cette œuvre généreuse et attachante, John Steinbeck a reçu le prix Nobel de littérature.

Il y a beaucoup a dire sur ce roman et pas seulement parce qu'il fait 800 pages. Il était dans la liste des romans que je voulais lire un jour. C'est un classique de la littérature américaine et ils en ont fait un film avec James Dean. J'ai donc été contente lorsque nous l'avons pigé dans le cadre du club de lecture. C'était la suggestion d'Isabelle. 

Par ou commencer ? Disons le contenu. Je reviendrai a l'écriture plus loin. 

L'histoire n'est pas exceptionnelle. Il y a beaucoup de choses qui ne servent a rien. Par contre, malgré que ça se passe dans la première partie des années 1900, ça reste d'actualité. Les émotions et les sentiments, ce n'est jamais désuet. Ce roman n'est pas un roman d'actions, mais plutôt d'émotions. On a une belle palette de personnages très différents les uns des autres et ça rend le roman riche. Il y en a plusieurs qui sont difficiles a aimer, autant par leur passivité que par leur agressivité. 

Le roman est aussi rempli de minuscules détails qui finissent tous par servir a quelque chose plus tard. 

Il y a eu deux personnages qui ont été exceptionnels selon moi. Lee, le domestique chinois et Samuel, l'inventeur. Ces deux hommes avaient une intelligence émotionnelle plus développée que la moyenne et ça a donné lieu a de magnifiques dialogues. J'ai vraiment beaucoup surligné dans ce livre. 

Mon coup de coeur revient à l'écriture. Il y avait tellement d'humour et de sagesse. Voici quelques une de mes phrases préférées. 

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Elle était aussi dénuée d'humour qu'un poulet.

Elle cuisinera toute la nuit et elle n'arrêtera pas de se plaindre. Comme cela elle pourra cacher qu'elle est contente de nous voir. 

Il était bien connu que Liza Hamilton et le seigneur avaient des vues similaires sur presque tous les sujets. 

Il fallait beaucoup de tact pour enseigner. Maintenir la discipline parmi les grands garçons sans se servir d'un pistolet. 

Comme beaucoup de médecins de campagne, il était chirurgien, prêtre et psychiatre. 

Je crois que ce dont l'homme a le plus de mal a se débarrasser, c'est de donner des conseils. 

Les gens aiment que l'on soit quelque chose, de préférence ce qu'ils sont eux-mêmes. 

Certaines gens croient que c'est insulter la splendeur de leur maladie que d'aller mieux. 

Je crois que, en chine, rien de meurt jamais. C'est très encombré chez nous. 

Ce n'est pas le sang, mais vos soupçons qui risquent de déchainer le mal en eux. Ils seront ce que vous attendez qu'ils soient. Lorsqu'un homme découvre le bien ou le mal dans ses enfants, il ne voit que ce qu'il a semé chez eux depuis le jour ou ils ont quitté le ventre de leur mère. On ne peut pas faire un cheval de course d'un porc, mais on peut en faire un porc de course. 

Il a déchainé le tonnerre de son argumentation. 

Les nuages plaqués sur le ciel nocturne étaient couleur pelage de rat. L'air n'était pas humide, il était moite. Je crois que la différence est la suivante: l'humidité descend, alors que la moiteur pousse du sol.

Ils ont le culte de l'exactitude. 

Est-ce agréable de laisser envahir sa vie par le chiendent ?

Tout a fait entre nous, il y avait quelques petites choses qu'elle désapprouvait au paradis : on y chantait trop et elle ne voyait pas comment les élus eux-mêmes pouvaient survivre longtemps à la paresse céleste. 

En cinquante ans, as-tu jamais pris de vacances, petite épouse admirable ?

Samuel savait chevaucher un livre et garder son équilibre au milieu des idées, comme un homme qui descend un torrent tumultueux en canoe. Mais Tom creusait entre les idées, faisait son tunnel comme une taupe et ressortait à la surface, le visage et les mains tachés de lecture. 

C'est un de ces hommes qui vivent dans la pauvreté pour éviter l'hébétude de la richesse. 

Laissez-moi seul que je réfléchisses a vos propos. Votre bête horrible met déjà bas dans ma tête. 

Elle portait en elle un rire aussi contagieux que la varicelle. 

Il faut être très riche pour s'habiller aussi mal que vous.

Je ne suis pas de ces gens qui sont grossiers par accident.

Adam était incapable de malhonnêteté, car il ne désirait rien. Il faut avoir des besoins a satisfaire pour être malhonnête. 

Toute chose ne prend place que par changement. Tout ce qui existe est la semence de ce qui sera. 

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Alors voilà ! Ce roman, malgré son épaisseur, se lit très rapidement, car les pages se tournent toutes seules et le plaisir est au rendez-vous. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais je l'ai beaucoup apprécié. 

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